Pourquoi est-ce que j’ai eu besoin de 4 ans pour commencer à faire ce qui est important pour moi.

Publié dans

J’ai mis en ligne ce site le 15 décembre 2009.

Aujourd’hui, c’est le 15 avril 2014.

Il m’a fallu 1’582 jours pour écrire cet article. Plus de 52 mois, soit 4 ans et 3 mois.

Dans cet article, je vous partage des éléments personnels de ma vie. J’ai eu besoin de faire ce bilan pour moi-même et je pense que cela peut vous inspirer à réaliser ce qui compte le plus pour vous.

Laissez-moi vous expliquer pourquoi…

Nous avons tous et toutes quelque chose qui nous touche.

Moi, ce qui me touche, c’est l’unité. J’en ai pris conscience la première fois lors d’un cours de géographie.

C’est pas sexy, mais c’est la vérité.

Le sujet du cours, c’était la carte du monde. Bref, le cours qui est sensé expliquer ce que signifie l’immense feuille affichée au fond de la classe. Le professeur avait demandé qui savait où nous nous trouvions sur cette carte. Un élève s’est levé et s’est dirigé vers la carte plaquée contre le mur. Fièrement, il a désigné avec son doigt la minuscule parcelle du pays où je suis né. La Suisse.

Bien sûr, j’avais déjà entendu parler des États-Unis, de l’Allemagne, de l’Italie, de la France et d’autres pays. Cependant, c’était la première fois que je prenais vraiment conscience de la taille minuscule de « mon pays » par rapport au reste du monde.

Notre champ de perception tant à s’élargir à mesure que nous grandissons. D’abord, nous ne percevons que la famille. Dès la scolarisation obligatoire, ce périmètre s’élargit à notre classe, le club de foot où on joue, puis à notre école et enfin à notre village/ville où nous habitons. Plus tard, on comprend que tout ceci s’insère dans quelque chose de beaucoup plus grand, et c’est une étape qui m’a profondément marqué.

Je vais vous confier quelque chose qui a beaucoup faire rire mon professeur de géographie et ma classe en son temps. Le jour où nous avons étudié la carte du monde, j’ai levé la main pour poser une question que beaucoup de personnes pourraient qualifier de « bête ». La question était la suivante : « quelle est la différence entre la carte du monde et cette photo [qui représentait la planète Terre vue depuis l’espace] ? » La réponse du professeur ne s’est pas faite attendre : « C’est la même chose, la planète contient tous ces pays ». La question que je me suis alors posée à moi-même, c’est « pourquoi avons-nous besoin de deux images pour parler de la même chose ? »

Des questions qui font rire, j’en ai posé beaucoup, dans beaucoup de domaines. Certains de mes professeurs ont même indiqué à mes parents que je devrais suivre des cours de « développement ». J’étais la mascotte du rire dans mes classes ou autrement dit, le naïf, celui qui ne sait pas ce qu’est un « homo » ou un « string ».

Alors j’ai fait ce que la plus grande majorité de gens font : j’ai développé des stratégies pour me protéger, et j’ai commencé à filtrer mes questions et mes affirmations pour ne plus avoir l’air ridicule, pour ne plus passer pour un con. J’ai commencé à faire semblant, à bluffer, à frapper avant de me faire attaquer, et j’ai développé des compétences sociales afin d’identifier les faiblesses de mes interlocuteurs pour me défendre voire même attaquer de manière préventive.

Bref, j’ai commencé à vouloir ressembler à quelqu’un que je n’étais pas. J’ai adopté la perception et les idéaux de la société, et ce à tel point que j’ai été incapable de savoir ce que je voulais faire de ma vie après le gymnase (= le lycée). Fatalement, je me suis engagé dans une direction valorisée par la société, mais que je détestais et où j’ai toujours eu de mauvais résultats. J’ai alors pensé que je n’étais pas assez intelligent pour faire cela, et j’ai entrepris un apprentissage d’employé de commerce où j’ai tellement excellé que mon environnement professionnel m’a poussé à reprendre des études.

J’ai alors eu le courage et l’opportunité de pouvoir retourner à l’université avec un seul objectif : comprendre comment fonctionnent la société et les êtres qui la composent. Secrètement, je me disais aussi que cela me permettrait enfin de ne plus avoir l’air ridicule par rapport aux autres. Que cela me donnerait une culture générale. Que j’aurais l’air intelligent. Comme je ne me sentais pas légitime d’être là où j’étais, j’ai beaucoup travaillé et j’ai eu d’excellents résultats. Cela m’a donné de la confiance et… j’ai recommencé à ouvrir le filtre à questions « bêtes ». À ma grande surprise, j’ai constaté que mes professeurs et mes camarades ne pouvaient pas répondre si facilement à mes questions, ou qu’ils esquivaient le problème en me faisant comprendre que j’étais un naïf ou un idéaliste.

Aujourd’hui, j’ai pris conscience que la plus grande majorité des gens préfèrent répéter les mêmes actions et les mêmes idées pour avoir le sentiment de maîtriser la connaissance et leur réalité, sans observer le fait que de répéter les mêmes actions et idées engendrent les mêmes résultats. J’ai aussi compris qu’il y avait un savoir à apprendre à l’université, et que même si le slogan de mon université est « le savoir vivant », ce savoir est une base qu’on érige au rang de référence pour ne pas dire le mot tabou « vérité ». La plupart des examens se résument ainsi à des questions qui impliquent de structurer de manière convaincante des arguments mémorisés.

En résumé, voici entre autres pourquoi il m’a fallu plus de 52 mois pour commencer à faire ce qui est important pour moi :

  • j’avais peur que cela soit néfaste pour ma carrière professionnelle et mon image,
  • j’avais peur d’être trop jeune et de ne pas avoir l’air sérieux,
  • j’avais peur qu’on me fasse du mal ou qu’on rigole de moi,
  • j’avais peur de faire faux et que cela ne soit pas parfait,
  • j’avais peur qu’on critique quelque chose qui me touche,
  • j’avais peur d’être naïf, utopiste, idéaliste, candide …
  • je n’avais pas le courage d’affirmer qui je suis,
  • j’avais peur de me mettre à nu sur internet,
  • j’avais peur d’échouer ou de réussir,
  • je ne pensais pas avoir assez de temps,
  • je pensais que je n’en étais pas capable,
  • j’avais peur d’avoir l’air ridicule,
  • j’avais peur d’être jugé,

Ce qui a changé aujourd’hui : Je n’ai plus peur. J’ai des diplômes que les gens qui n’ont pas fait l’université regardent comme quelque chose d’inaccessible. Et j’ai surtout pris conscience que la plus grande majorité des gens sont effrayés par le changement et leurs émotions, et que les personnes inspirantes ne sont pas celles qui répètent les mêmes actions et les mêmes idées sans se demander : « pourquoi » et « qu’est-ce que cela implique ».

J’ai accepté que nous sommes tous et toutes différent-e-s et que c’est une énorme richesse. Cette différence ne m’isole plus, car je réalise aujourd’hui que c’est un énorme avantage qui me rend visible et indispensable.

Et vous ?

Je vous serais très reconnaissant de prendre le temps de me dire dans les commentaires :

  • ce que vous avez ressenti en lisant cet article,
  • quel est le projet qui compte le plus pour vous dans votre vie,
  • si vous avez déjà commencé à concrétiser ce projet,
  • ce que vous avez absolument envie de réaliser/lancer/essayer/inspirer/… avant de mourir.

C’est l’opportunité de faire le point sur ce qui est important pour vous. Offrez-vous ce temps.

(Si vous avez peur de vous dévoiler, écrivez sous un pseudo et inventez une adresse email).


Commentaires

5 réponses à “Pourquoi est-ce que j’ai eu besoin de 4 ans pour commencer à faire ce qui est important pour moi.”

  1. Bravo pour ton Blog.
    c’est pareil pour moi, j’aimerais lancer ma chaîne Youtube et j’ai exactement les mêmes peurs que toi! Je suis passionnée par la cartomancie, la spiritualité, le monde invisible, le développement personnel, je pense que tout est corrélé. Ton article est vraiment de bonne qualité et très pertinent car il m’aide réellement pour mon futur projet. Plein de succès à toi! Lucia

  2. Bravo pour cet article qu’il aura fallu le temps de produire pour qu’il soit simple et sincère.
    Mon projet est d’en avoir plusieurs 🙂 plusieurs professionnels déjà, qui me laissent encore du temps pour en inventer des nouveaux régulièrement. Et qui me laissent suffisamment de temps pour aimer tous les miens, travailler sur moi, me consacrer aux sans abris, faire de la musique, du bateau, être très amoureux encore longtemps, et maintenir aussi cette passion, cette intuition, cette énergie en moi.
    Ce qui compte le plus : être dans l’abondance, d’énergie, de liens, de relations, d’amour, et en même temps serein et cool 🙂
    J’ai commencé à concrétiser ce projet, il me manque des ressources : temps et argent, suffisamment pour être sans pression. Et peut être que d’ailleurs ce qui compte le plus est trop large pour moi …
    Avant de mourir je veux voir une ribambelle de petits enfants partir en bateau avec moi, ou aller au ski, et pouvoir leur partager un savoir que je n’ai pas 🙂 donc des questionnements, de l’émerveillement pour la Nature, les gens, la puissance de la joie et de l’amour, la beauté du monde.

  3. Avatar de ehresmann

    Salut Thomas,

    le temps a coulé mais c’est la magie de la vie, le temps n’existe plus quand il s’agit d’expériences.
    En lisant ton article, j’ai été émue. Ensuite reconnaissante que tu exprimes si bien ton expérience puis inquiète de me réveiller à 50 ans.

    Je joue la comédie depuis tout ce temps pour me faire accepter. Ca marche bien je me suis habitué à cette personnalité souriante et attentionnée qui au final est agréable. Mais ce n’est qu’une infime partie de ma personnalité et je me sens à l’étroit ! Mon entourage est d’ailleurs étriqué et je m’ennuie, il est temps de me révéler et d’attirer des personnes libres:)

    Je n’ai ni régularité ni persévérance parce que tout me plait et qu’une foi mon objectif atteint je passe à tout autre chose. Ça m’a beaucoup plu ce coté aventure. Aujourd’hui j’ai toujours autant d’envies et trop peu de temps à vivre. alors je n’arrive plus à les prioriser. Je ne me suis jamais posé la question avant, car quand on a normalement encore 40 ans devant soi on a le temps de se retourner. Là, je deviens trouillarde, car le corps fatigue, il faut allier envies et capacités etc… les contraintes augmentent et les possibilités diminuent, les choix doivent être réfléchis….ce que je n’ai jamais fait! j’ai toujours écouté mon instinct….me voilà donc en phase d’apprentissage de la vieillesse.
    Si je suis animatrice dans une maison de retraite depuis 8 mois ce n’est surement pas pour rien. Merci Thomas, car je me demandais comment j’avais atterris là!!!

    Mes envies du moment ce serait de faire de l’agroforesterie mais avec des plantes tinctoriales, de faire mes dessins avec les encres produites et de les exposer. L’objectif étant de faire passer le message qu « au delà des apparences, il y a ….soi ». Car les traits que je dessinent sont complètement abstraits.

    Merci à toi de m’avoir donné la possibilité d’écrire, car ça tombe dans le mille 🙂

    J’ai aussi envie de faire partie d’un groupe d’artistes et de faire de la scène.
    Mon rêve, c’était de sauver la planète et de lui servir d’interprète, du coup j’aimerai aussi défendre les droits de la nature.

    Finalement pas trop de choses irréalisables pour le moment.
    Tu as bien fait de reprendre les études pour te donner de l’assurance, je le fais à mon rythme, j’ai passé une licence il y a 2 ans et c’est vrai que les personnes sont sensibles au niveau d’études…..je n’ai jamais compris le rapport

    je me demande où tu en es aujourd’hui
    En tous les cas, 4 ans ou pas pour réaliser un projet, une fois réalisé, il existe et se partage à l’infini. C’est ce que je retiens.

    Biz cher ami et merci infiniment

    Nadia

  4. Bonjour !
    J’ai lu tes deux articles, et je comprends tes intentions derrières la création de ce site : car je te rejoins vraiment sur ta philosophie. A la base je suis plutôt un utopiste dans l’âme, j’aimerais qu’on trouve des solutions pour trouver un certain équilibre dans notre société. Plus facile à dire qu’à faire, ça relève même de l’impossible. Cupidité, cruauté, violence, mauvais jugement sont des états déjà institués dans notre jeunesse.
    Ton article sur ta prise de décision m’a beaucoup interpellé, du fait que tu sois obligé de t’adapter à cette société pour construire et entretenir une image sociale auprès de tes collègues. C’est exactement ce que je fais.
    Mon état actuel est à l’opposé de ce que je montre : du leader qui retombe toujours sur de bonnes bases et toujours là pour aider. Intérieurement, je suis désemparé face à tous ce que je découvre et j’éprouve une haine illimité à cette société qui nous mène droit vers un mur. J’ai l’impression de survivre à tous ça, que toutes mes idées ne seront jamais atteintes.
    Mais je ne me voile pas la face, chercher l’idéalisme parfait c’est impossible. Je penche plus pour un équilibre, à l’image de « il n’y a pas de bien sans mal, comme de mal sans bien ».

    Bref, même si le succès de ton site n’est pas prouvé actuellement, je trouve que c’est une bonne initiative. Puis je suis sûr que beaucoup de monde partage réellement cette idée impossible à réalisée. Mais bon qui sait, à force de rassembler une communauté motivée et sensée, l’impossible pourrait devenir la source de motivation pour engager un rétablissement de notre société.

    1. Merci beaucoup pour ton commentaire. Tu es la première personne que je ne connais pas (la magie d’Internet) qui comprend et partage l’état d’esprit qui est derrière le projet esprit-succès. Ton commentaire est la preuve que d’avoir la volonté d’agir pour apporter sa pierre à l’édifice n’est pas impossible ou utopiste. Je pense que le plus important est de faire des petits pas dans cette direction là où nous sommes et sans attendre des résultats immédiats. N’hésites pas à partager tes idées dans un commentaire. Si tu le souhaites, tu peux aussi rédiger un article invité sur esprit-succès. Ta contribution (même anonyme) peut contribuer à inspirer d’autres personnes. Le but de ce projet est justement d’inspirer et de favoriser une prise de conscience. Merci pour ton commentaire et bravo pour ton courage.

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